Pas de poésie , aujourd'hui. Un des poètes a disparu du cercle
Je divague.
Les mots me fuient et je n'en veux pas.
Qu'ils grimacent dans leur coin.
Je divague et n'ai cure de ces vagues que font les canards dans leur mare. Je n'aime pas les canards au langage stupide qui nagent sans savoir pourquoi. Ils dérangent les nénuphars et sont prêts à se noyer dans la mare au diable.
Je divague. J'entends les couacs dans toutes les symphonies et n'importe quel canard ne me rapporte que des nouvelles qui m'envahissent comme des rapaces qui griffent. Quand ce n'est pas la nature qui se met en folie, ce sont les hommes qui se canardent en carnaval devenant tuerie.
Je divague avec ces canards boiteux.
A vous , les mots, je dis : assez d'hypocrisie exprimée, d'ambitions perfides, de joutes inutiles. Laissez-moi tranquille. Restez dans votre alphabet. Si vous ne le voulez pas, je vous enferme dans ma tour encyclopédique de laquelle vous ne verrez rien venir.
Je divague. Je le sais. Je suis fou. Je le sais. J'irai au tribunal me faire juger pour aliénation mentale. On m'enfermera. Je n'entendrai plus ces canards aux brillances insanes.
Je divague. Je deviens sourd, aveugle et sana mouvement.
J'ai bien fait d'emprisonner les mots et, avec eux, l'univers tout entier. Ou presque.
Je divague. Mais je laisse libres les pauvres en esprit. Ils verront la lumières qui m'est interdite.
Je divague...Comme l'onde sur la vague qui vagabonde...
Mais vous qui passez me voir en silence, mais vous , mes voyageurs d'un jour, mais vous qui depuis si longtemps laissez des messages qui sentent si bon la fleur de votre sensibilité, de votre culture, de votre émotion, vous comprendrez mes divagations.
Ce sera mon plus beau cadeau.
Merci beaucoup, pour tout.